Octobre 2012. Comme à chacun de mes voyages en Afghanistan, je rends visite aux locomotives à vapeur du roi Amanullah, du moins à ce qu’il en reste, exposées à côté du Musée national afghan à Kaboul. Le directeur du musée explique à un petit groupe de touristes qu’il s’agit d’objets historiques du patrimoine afghan, de témoins des premières tentatives de modernisation. Voilà qui me reporte à l’épopée de la construction des voies ferrées en Asie centrale dans la dernière partie du XIXe siècle, et à ce livre de Napoléon Ney dont le titre m’avait intrigué . Né en 1849, officier de l’armée française, voyageur et dandy ayant parcouru quatre continents, le petitfils du célèbre maréchal préside le Racing club de France - des messieurs bien-nés, portant moustache et maillot rayé, qui s’adonnent à l’athlétisme en fin de semaine au bois de Boulogne - lorsqu’il est invité, amitié franco-russe oblige, à l’inauguration du chemin de fer transcaspien par son maître d’œuvre, le général Mikhaïl Nikolaïevitch Annenkov. La Russie vient en effet d’achever cet ouvrage stratégique qui aboutit pour l’heure à Samarcande où les festivités auront lieu en mai 1888. Ney est enthousiaste; il salue une entreprise exemplaire par la rapidité de l’exécution grâce à l’engagement des bataillons ferroviaires de l’armée tsariste. Il loue l’agencement des wagons avec voitures séparées et grillagées pour
L'Afghanistan à la vapeur
Jun 01, 2023
8 minutes
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