XAVIER ROMATET
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’INSTITUT FRANÇAIS DE LA MODE, PARIS
L’OFFICIEL: Il n’aura échappé à personne que l’industrie de la mode et du luxe a connu ces dernières années de profonds bouleversements. Comment déniriez-vous le paysage actuel?
XAVIER ROMATET: Deux acteurs tirent leur épingle du jeu.: les gros et les petits. Les premiers font preuve d’une agilité remarquable dans la transformation et l’adaptation de leur modèle, que ce soit en termes de création, de distribution et de communication. C’est évidemment une question de moyens financiers, mais pas seulement. On voit bien que certaines marques peinent à imposer un modèle créatif assez fort pour constituer un levier de développement. Elles ont beau renouveler leur o.re en permanence, elles s’usent et lassent. Là où d’autres réussissent à donner de la consistance et à réinvestir là où il faut, quand il faut. Quant aux seconds, ils sont portés par une e.ervescence nouvelle, créative et digitale.
L’O: Quel rôle l’Institut français de la mode peut-il y jouer?
Il faut soutenir la création et lui donner les clés pour comprendre ce secteur de plus en plus complexe. Paris manquait cruellement d’un lieu de formation pour le faire, à dimension internationale. Aujourd’hui, de plus en plus de directeurs artistiques, y compris dans de grandes maisons, n’ont pas le profil classique du designer. Ils viennent d’autres univers artistiques. Or, plus il y en aura, plus ils auront besoin d’être entourés de professionnels en fashion