HOMMAGE AUX INTERPRÈTES LÉGENDAIRES
1934 2014
orsqu’on se le remémore au soir de sa vie, dirigeant assis, se déplaçant en fauteuil roulant sous assistance respiratoire, on peine à imaginer que Telefunken offrait, avec ses premiers disques en solo, un poster du musicien dans l’espoir de le voir conquérir les cœurs. Un jeune trentenaire élégant, singulier, qui jouait la flûte à bec assis, jambes croisées, en tirait une sonorité brillante, riche de nuances mouvantes, charnelle au point que Joel Cohen y entendait une « nymphe des bois haletant, soupirant sous l’étreinte d’un faune ardent ». Pareille sensualité détonait dans le paysage volontiers distant, voire rigoriste, du renouveau de la musique ancienne