Certes, il faut se rendre à l’évidence, un tel exploit n’est pas pour tout de suite. Car pour creuser un tunnel à travers les milliers de kilomètres de roches de plus en plus chaudes, molles et comprimées (jusqu’à 5 500 °C pour 3 millions de fois la pression atmosphérique) qui forment le cœur de notre planète, il nous faudrait construire ses murs dans un matériau hyperrésistant (afin de contenir la pression infernale) et parfaitement étanche à la chaleur. Et puis ça serait bien aussi que ce matériau soit facile à couler, comme du béton ! Et ça existe ? Ben non, pas encore. On le baptisera donc « unobtainium », substance merveilleuse grâce à laquelle les scénaristes de science-fiction réalisent tous leurs rêves… Imaginons : nous avons notre tunnel en unobtainium de 10 m de diamètre et de 12 742 km de profondeur qui traverse la Terre de part en part, en passant par son centre. Avant d’y lâcher une capsule pleine de passagers comme dans le film Total Recall, jetons un coup d’œil prudent à l’intérieur.
De l’air presque liquide
Notre premier souci, c’est l’air. À la surface de la Terre, la pression atmosphérique n’est autre que le poids de la colonne d’air qui s’appuie sur notre tête et sur nos épaules et qui monte jusqu’à l’espace (à environ 100 km d’altitude).. Les passagers et tous les objets autour d’eux tombent à chaque instant à la même vitesse que les murs de la cabine, d’où l’impression de flotter. Sachez-le : l’impesanteur n’est qu’un autre nom qu’on donne à la chute libre !