n ne s’attendait pas forcément à le voir en flic nerveux… Mais dans , Rabah Nait Oufella offre une nouvelle partition témoignant d’une expérience de jeu très étendue pour un acteur de tout juste 30 ans. Sans doute car de Laurent Cantet, sacré Palme d’or à Cannes. Une belle entrée au sein du 7 art français, qu’il explore depuis avec Bertrand Bonello, Grand Corps Malade, Sylvie Ohayon… “Je me suis concentré sur mes choix car je sais qu’on n’a pas le droit à l’erreur, confie-t-il. De fil en aiguille, ma carrière s’est dessinée, et je suis fier des cinéastes avec qui j’ai travaillé.” Notamment Céline Sciamma, dans , et Julia Ducournau, avec qui il a tourné … et où il se fait quasi-manger tout cru par Garance Marillier! On est loin des mâles alpha prompts à dévorer leurs partenaires féminines: “Céline Sciamma et Julia Ducournau sont des réalisatrices qui m’ont beaucoup apporté, et leurs films m’ont fait grandir.” Dans , il donne la réplique à Sofian Khammes, Ophélie Bau, Théo Christine, Emmanuelle Devos, Vincent Elbaz… “Une préparation intense”, commente-t-il, au diapason du rythme sous tension de la série: “On a appris à n’être qu’un pour former l’équipe que l’on voit à l’écran. Si mon personnage est complexe, j’ai misé sur l’interprétation, à vif, sans trop creuser l’aspect psychique. Je crois en la magie du moment… D’autant plus lors d’une série: il faut être juste très vite.” Mais derrière l’acteur efficace qu’est Rabah se cache une âme sensible: “Dans ce métier, on peut évoluer dans une autre forme de réalité… Il est important de créer du lien dès qu’on en a l’occasion.” De rester fidèle, aussi: il ne cache pas son émotion d’avoir retrouvé celui qui l’a révélé, Laurent Cantet, sur le plateau d’, en 2021. Et quand il a besoin de souffler, il écoute de la musique – pas seulement du rap, qu’il a d’ailleurs pratiqué. Né de parents kabyles, Rabah est bercé par les chansons engagées du grand Lounès Matoub, assassiné en 1998, à seulement 42 ans: “Je l’écoute depuis tout petit et ses chansons me font toujours vibrer…” Au même titre que les apparitions de Rabah sur petits et grands écrans, qui remuent singulièrement la fiction française. (SR)
