Voilà des années que les soignants tirent la sonnette d’alarme et que les rapports sur la situation critique de la pédiatrie se succèdent. Pourtant rien, ou presque. Puis, 2022 a laissé sa marque : une autosaisie du Haut Conseil de santé publique (HCSP) justifiée par « l’effritement insidieux de l’expertise dans la filière de prise en charge de la santé de l’enfant », une épidémie de bronchiolite exceptionnelle, des hôpitaux saturés. Impossible de botter en touche plus longtemps : il fallait agir !
En ville, des pédiatres sur le départ
Agir d’abord pour remédier à la démographie médicale en berne. En effet, selon la Drees, la France [que les généralistes, ndlr] Des pédiatres trop peu nombreux, inégalement répartis sur le territoire ET en fin de carrière. Ainsi, selon l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), il faudrait former 600 nouveaux pédiatres par an pour remplacer les départs à la retraite. Or, en 2019-2020, seuls 327 postes d’internes en pédiatrie étaient ouverts. Autant dire que l’équation est insoluble. Problème : les enfants sont les premiers à en pâtir. décrypte Charles Eury, infirmier puériculteur. Résultat : non seulement certains troubles s’installent faute de dépistage, mais l’offre de soins pédiatriques, limitée en ville, pousse trop souvent les familles vers l’hôpital.