« Le règne d’Aurélien, si l’on excepte quelques séditions domestiques, peut passer pour très heureux ». Voici en quelques mots le bilan que l’Histoire Auguste, une série de biographies impériales couvrant les années 117 à 284, dresse des années 270 à 275. Pas si mal, en somme, en plein coeur de la fameuse « crise du IIIe siècle » (voir encadré ci-dessous), et encore mieux quand l’on sait qu’Aurélien a passé son bref principat en selle, l’épée à la main, pour assurer la défense d’un Empire menacé.
Né le 9 septembre 214 ou 215, Lucius Domitius Aurelianus est un militaire de carrière. Comme la plupart des légionnaires du milieu du IIIe siècle, c’est un Illyrien, originaire d’une province balkanique de l’Empire romain, probablement la Mésie supérieure (actuelle Serbie). D’origine modeste, il gravit un à un les échelons de l’armée, jusqu’à parvenir au poste de (commandant de cavalerie) à la fin du règne de Gallien (260-268) – période troublée s’il en est. Gallien accède en effet au pouvoir suprême par catastrophe: en 260, Valérien, son père, est