Les Cahiers de Science & Vie

La Loire médiévale, zone frontière

n long fleuve tranquille, doux et nonchalant, un havre de paix et une terre de jardins… L’image d’Épinal, si elle sied à la Renaissance lorsque les rois de France élisent domicile dans le Val de Loire, est en revanche loin de refléter les réalités médiévales: , souligne l’historien Jean-Pierre Bois. De récentes fouilles ont éclairé cette période encore méconnue de l’histoire du cours d’eau, sur laquelle se penche de plus en plus la science depuis le début des années 1990. Alors que les sources écrites au Moyen Âge restent trop rares, les travaux archéologiques menés dans le lit du fleuve depuis plusieurs années révèlent une intense occupation de la Loire et de ses berges, en particulier durant le XII siècle. Voie de communication essentielle depuis l’Antiquité, estiment les archéologues Yann Viau et Denis Fillon. Pêcheries, moulins à eau, vestiges de bateaux combinant les deux activités: les fouilles racontent le dense trafic mené sur la Loire, axe majeur de l’économie qui souligne Yann Viau. Car celle-ci concentre de multiples activités: on l’exploite pour ses ressources, renseigne le chercheur, mais on l’emprunte aussi pour y acheminer moult denrées, aussi bien le sel des marais de Guérande et d’Atlantique, que la toile de lin, le vin (voir article « La voie du vin» p. 74) ou le blé, les exploitations étant stratégiquement implantées près de la voie navigable. C’est tout un monde qui vit sur et aux abords d’une Loire encombrée et dangereuse, en proie aux crues qu’on cherche à contenir grâce à la création des premières turcies médiévales, les ancêtres des levées (voir article « Quand la Loire fait le mur» p. 26):

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