Le Journal du dimanche

DANEMARK, reflux migratoire

il s’appelle Slimane. Ou s’appelait, peut-être. Comment savoir ? Plus personne n’a de nouvelles de lui. Il y a deux ans, le jeune homme de 20 ans a été arrêté par les autorités danoises. Slimane n’avait commis aucun délit, aucune infraction. Sauf une, aux yeux du gouvernement : avoir, durant un an, interrompu ses études avant de les reprendre. Une pause fatale à sa demande de naturalisation, rejetée pour ce seul motif. Slimane était né au Danemark. Mais c’est un vol à destination de la Somalie, la nation d’origine de ses parents, que le jeune Danois a été contraint de prendre. Un aller simple, sans retour possible, vers un pays où il n’était jamais allé, dont il ne parlait pas la langue, où il ne connaissait personne. Arrivé sur place, dans la si dangereuse capitale Mogadiscio, Slimane n’a rapidement plus donné de nouvelles aux militants qui avaient tenté, en vain, d’empêcher son expulsion… Elle s’appelle Maryam, est âgée de 22 ans. Ses parents ont fui la Syrie il y a huit ans pour s’installer à Aarhus, dans le sud du pays. L’année dernière, la famille a reçu un courrier à devenir fou : les parents et le frère de Maryam sont autorisés à rester ; la jeune femme et sa sœur, pour des raisons qui ne sont pas précisées, sont priées de quitter le royaume et de rentrer en Syrie. Elles ont fait appel. Comme elles, des milliers de personnes vivent aujourd’hui au Danemark sous la menace d’une expulsion vers l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, la Somalie… Autant de pays en guerre que les autorités estiment assez sûrs pour qu’y soient renvoyés celles et ceux à qui l’asile a été refusé, souvent après des années de procédure. Ou à qui il a été accordé, mais qui ont enfreint la loi. La Cour européenne des droits de l’homme a critiqué ces pratiques, comme Amnesty International qui, par la voix de Nils Muiznieks, son directeur pour l’Europe, a déclaré : « Les forcer à retourner en Syrie constituerait une violation du droit international. » Une haute fonctionnaire travaillant pour un ministère le confie au JDD Magazine : « J’ai honte pour mon pays. » Mais rien n’y fait. « Oui, c’est sûr, vous comme moi, on préfère vivre ailleurs qu’en Afghanistan, ironise le député Mads Fuglede, spécialiste des questions d’immigration au sein de Venstre, parti libéral de centre droit, une des principales forces politiques du pays. Je peux comprendre les remarques, surtout si on compare à la vie ici. Mais la liste est longue des pays qui sont moins sûrs que les

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