Depuis 1958, il a été utilisé cent fois. Aujourd’hui, cet article est vécu comme un déni de démocratie
À l’Élysée, on se pose la question : « Un remaniement ? À quoi bon faire partir dix ministres dont personne n’a remarqué qu’ils étaient arrivés ? »
Par Laurence Ferrari, avec Mariana Grépinet
Une réforme mal née et encore plus mal expliquée. Jusqu’au dernier moment, pourtant, le chef de l’État a voulu la soumettre au vote de l’Assemblée nationale. Mercredi 15 mars au soir, veille de l’examen final, il campait toujours sur cette position, confie l’un de ses conseillers. Deux personnes vont peser sur sa décision. D’abord Richard Ferrand, dont il est toujours très proche. Mais surtout la Première ministre : « C’est trop risqué, cela va se jouer à quelques voix près, dit-elle. J’assume le 49-3 et donc j’en porterai la responsabilité. » À 9 heures le lendemain, elle enfonce encore le clou : « J’accepte de jouer les fusibles. L’intérêt de la nation, c’est de faire passer le texte.