Une “crème” pour éviter la dessiccation
Les amphibiens ont la particularité de vivre à la fois dans l’eau et en dehors. Pour éviter que leur peau fine et fragile ne se dessèche lorsqu’ils s’aventurent hors du milieu aquatique, celle-ci est recouverte d’une fine couche de mucus. Produite par des glandes situées sur la tête, le dos et la queue des animaux, cette sécrétion agit comme une crème protectrice. Certains font même d’une pierre deux coups : le crapaud du Colorado sécrète ainsi un mucus riche en toxines qui, en plus de le protéger, empoisonne celui qui se risquerait à y goûter.
Cette même stratégie a été observée chez les végétaux : des algues marines sont couvertes de cette matière visqueuse, qui leur évite la déshydratation lors des marées basses, par exemple. Et certaines de ces substances végétales sont particulièrement visibles : chaque printemps, l’algue Phaeocystis globosa rejette un mucus qui se déverse sur les plages de la Manche et de la mer du Nord sous forme de mousse. “Lorsque la colonie d’algues vieillit, à la fin de la floraison printanière, puis est soumise à une agitation forte comme une marée ou une tempête, elle se rompt et libère des molécules qui vont être à l’origine de ce phénomène”, explique Alain Lefebvre, chercheur à l’Ifremer. Ces mousses ne sont pas sans effet : elles réduisent l’oxygénation de l’eau, asphyxiant les autres espèces. Un phénomène amplifié par l’humain, qui contribue à la prolifération des algues en rejetant des sels nutritifs dans l’eau.