Depuis que Pékin a maté la « révolution des parapluies », la récession pointe, la population diminue et la vie tourne au ralenti
Une certaine idée de Hongkong est morte. Mais Hongkong n’est pas mort. Cette ville pardonne, oublie et rebondit vite
De notre envoyé spécial à Hongkong Loïc Grasset
Patibulaires, l’œil mauvais, le pistolet à billes de gaz poivré prêt à décocher, les forces de l’ordre quadrillent les alentours du tribunal de West Kowloon. Depuis deux jours, le port du masque n’est plus obligatoire à Hongkong. Fini, l’amende de 600 euros payable de suite pour quiconque contrevient à cette mesure sanitaire. Mais ce vendredi 3 mars, chacun arbore encore un masque FFP2. L’État de droit est remplacé par l’état de peur. Le délit de sale gueule s’applique à tous ceux qui affichent de la sympathie pour la démocratie et leur non-dévotion à la « Grande Chine ».
En ce dix-neuvième jour du procès des 47 militants de la démocratie de Hongkong, une foule éparse se presse à l’entrée de la cour. Ces braves sont venus apporter leur soutien aux anciens élus, activistes, universitaires ou journalistes qui doivent répondre de l’accusation de « complot en vue de commettre un acte de subversion ». Leur tort : avoir organisé, en juillet 2020, des primaires visant à établir une