Pourquoi avez-vous choisi d’abord le photoreportage pour vous exprimer ?
Très tôt dans ma vie j’ai eu soif d’aventures et de rencontres, j’avais envie d’aller à la découverte des autres peuples du monde, j’avais constamment le nez dans les encyclopédies et je m’inventais des voyages extraordinaires depuis ma chambre, les yeux rivés sur mon planisphère. C’était aussi l’époque de la sortie en salle du premier, qui n’a pas été pour rien dans ma construction, je dois le confesser ! Mon attirance pour la photographie est concomitante de cette époque de mon enfance, période durant laquelle j’aimais observer mon père photographier notre famille et nos vacances avec son vieux Kodak Retina IV et ses objectifs chromés qu’il chérissait comme des bijoux de grande valeur. L’appareil photo est vite devenu pour moi le prétexte pour m’approcher des gens et raconter leur histoire, et ainsi passer du rêve au réel. Je le considère d’abord comme un outil qui me facilite l’entrée dans un univers à priori difficile d’accès ou, à tout le moins, pour lequel ma présence ne relèverait pas de l’évidence immédiate. Il est le chaînon – et par extension l’excuse – qui me lie momentanément aux autres. Le reportage s’est vite imposé, d’abord sur l’actualité. Je ressentais le besoin d’être en contact avec la grande histoire, voir par moi-même, comprendre, rapporter. J’ai commencé ma carrière à l’âge de 22 ans en Corse dans une