Les ruptures ont souvent leurs petites phrases. Lors d’un colloque organisé récemment par un groupe de réflexion prestigieux à Londres, un diplomate anglais a comparé les relations francobritanniques à des « théologies incompatibles. » Cette trouvaille sémantique va sans nul doute compléter la liste déjà longue d’expressions qualifiant les relations entre les deux pays, de la fameuse « entente cordiale » à l’« entente infernale », du « couple impossible » aux « meilleurs ennemis », mais que révèle-t-elle à la veille du sommet franco-britannique du 10 mars, le premier depuis 2018 ?
La formule, frappante, n’est en réalité pas nouvelle. Le Premier ministre Harold Wilson évoquait déjà dans les années 1960 la « différence théologique » entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la CEE. L’Europe, déjà, sujet de friction entre ces deux vieux pays qui se ressemblent tant et que tout, pourtant, oppose.
Europe, Brexit, les mots sont lâchés. Ces sept dernières années ont mis à