Aux dernières nouvelles, il vivrait toujours discrètement à Dubai, changeant régulièrement de planque, sous la protection armée de mercenaires russes. Traqué mais toujours libre. Manager dans le business de la boxe côté face, figure du narcobusiness mondial côté pile, l’Irlandais Daniel Kinahan est – avec son père et son frère, tous deux prénommés Christopher, senior et junior – dans le collimateur des polices européennes et des autorités américaines. Cellesci, avec une récompense de 5 millions de dollars à la clé, ont classé le Kinahan Organised Crime Group (KOCG) au même rang que certains cartels mexicains, la Camorra napolitaine ou les yakuzas japonais… Les Kinahan résistent encore mais semblent aux abois. La saga de ce gang familial de Dublin qui est parvenu, entre pains de cocaïne et éclaboussures de sang, à intégrer le gotha du crime organisé est-elle à son crépuscule ?
En Irlande, on ne parle pas de HLM ou de cité sensible mais de flats complex. Celui d’Oliver Bond, dans le quartier The Liberties, au centre de Dublin, est l’un des plus anciens de la ville. Et aussi l’un des plus gangrenés par le trafic de drogue. C’est surtout le fief des Kinahan et le point de départ de l’ascension d’un clan qui oblige à épingler, de façon inattendue, la petite Irlande sur la carte des mafias mondiales. « Les Kinahan décrypte Anna Sergi, directrice adjointe du centre de criminologie de l’université d’Essex au Royaume-Uni, spécialisée dans les études sur le crime organisé.Résultat de cette stratégie : un trésor de guerre estimé à plus de 1 milliard d’euros.