Marie Claire - France

LA PHOTO D’ENFANCE NIELS SCHNEIDER

Et je me souviens très bien de ce chapeau parce que tout petit – vraiment tout petit –, je m’arrangeais tout le temps pour combiner un vêtement ou un accessoire avec un autre, ou pour remonter mes manches ou enrouler mon pantalon Et ce pistolet? Je faisais de l’équitation et, dans ma tête, quand je galopais, j’aimais me prendre pour un cow-boy en cavale sur des territoires immenses… Enfin, j’ai pensé que cette photo pouvait être un bon point de départ pour parler des sensations qui restent de mon enfance. Je me rappelle les vacances chez ma grand-mère à Mandelieu-la-Napoule, à côté de Cannes. De mes cousins, de mes frères. De ma mère qui nous faisait écouter beaucoup de jazz (j’étais très affectueux, j’adorais être dans ses bras… je n’arrivais jamais à me décrocher d’elle, je ne voulais pas). Je me souviens du parfum de mon père lorsqu’il me chantait pour m’endormir de Félix Leclerc, ou qu’il me racontait – très bien, avec sa voix très tendre –, l’histoire de “la mort de l’ours” (un ours blessé agonise et un loup, qui aurait pu le dévorer, est pris d’empathie). J’étais un enfant qui était à la fois d’une grande timidité – je pouvais, d’un coup, devenir écarlate, quelque chose me bloquait, je ne pouvais plus m’exprimer normalement – et d’une grande confiance en moi; très rêveur et, en même temps, quand il y avait un enjeu – à l’école, à l’escrime, au taekwondo –, j’arrivais à rassembler mes forces pour tout faire pour être le meilleur. Du coup, j’étais orgueilleux. Et extrêmement susceptible. J’avais comme une honte de l’échec. Et puis, je détestais attirer l’attention mais, bizarrement, j’en avais aussi très fort envie. Tout ça est assez paradoxal. En tout cas, cet enfant, là, qui joue, et qui est totalement dans le moment présent, m’émeut. Car c’est exactement ce que j’essaie de retrouver aujourd’hui, adulte. Avoir une imagination la plus vive possible… Et y croire. »

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