Décade ou décennie?

ne chose est sûre: , l'étymologie l'atteste, ne saurait être qu'une période de dix ans. Voilà une garantie quasi… décennale (du latin , dix, et )! Du côté de la décade, les choses sont moins claires. D'aucuns ont pu affirmer que la dernière syllabe dudit mot avait quelque chose à voir avec le latin (jour), mais il s'agirait là d'une légende urbaine, l'étymon grec , (faire entendre le « s » final, même à Noël) s'appliquant à un groupe de dix, peu importe de quoi! C'est sans doute notre Révolution, par le truchement d'un calendrier républicain substituant à la semaine sa propre décade, qui accrédita l'idée que cette dernière s'appliquait exclusivement à une période de dix jours. Ils ne sont pourtant pas rares, les écrivains (Balzac le premier) à avoir usé du terme pour évoquer une période de dix ans, et Maurice Grevisse n'y voit pour sa part aucune impropriété. L'influence de l'anglais, lequel est resté plus proche du vague originel, contribue aujourd'hui à faire de ce qui restait une exception une règle. Il n'est pas interdit, cela dit, de faire de la résistance, au nom du principe qui veut que chaque chose ait un nom et un seul: à la décennie ses ans, à la décade ses jours, et les agendas seront aussi bien tenus que les vaches bien gardées!