LE VOCABLE DU MOIS
Voilà une courbe que l’on sera parvenu à infléchir, à la différence de nombre d’autres, qui nous plombent un peu plus le moralà la , via la ! Le dernier mot en date semble donc éligible (comme on dit aujourd’hui) à une entrée en grande pompe dans nos dictionnaires usuels, entre le , aussi rare dans les têtes qu’en poésie, et la , inconnue au bataillon de l’Hexagone. D’aucuns pourront toujours arguer que ces néologismes n’étaient pas plus indispensables que le (dont la laideur avait pour elle d’être amusante) en lieu et place du , rien n’y fera. C’est qu’il sied de regonfler les troupes, en gravant dans le marbre du lexique l’assurance que la durée de l’isolement rétrécit comme peau de chagrin. Cela n’aurait pourtant pas été la première fois, dans l’histoire de notre langue, qu’un mot se fût maintenu dans une forme qui ne parlait plus à personne. Le quidam qui se fait aujourd’hui limoger ne songe plus à se trouver un appartement à Limoges. On a bien essayé, dans les années 1970, de rajeunir l’intéressé en lui substituant , en souvenir de ce substitut marseillais promu procureur dans le Nord pour avoir agacé le pouvoir d’alors. Mais le greffon n’a pas pris. L’Hazebrouckois qui vous parle sera le dernier à s’en plaindre.
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