À peine arrivé, Salvatore Adamo s’enquiert de savoir si Stéphan Eicher est déjà là. Le chanteur italo-belge voulait prouver au rockeur suisse qu’il n’avait pas le monopole de la ponctualité. Manque de chance, il s’est fait griller la politesse par son acolyte, en grande forme et visiblement ravi de retrouver son aîné à la voix délicieusement cassée. La rencontre a pourtant l’air d’un choc des cultures : d’un côté, une icône de la variété francophone, 79 ans, 100 millions d’albums vendus en soixante ans de carrière ; de l’autre un aventurier de la chanson rock ouverte aux quatre vents. Mais dans ce palace à deux pas des Champs-Élysées, la complicité entre les deux artistes saute aux yeux. Embrassades, accolades, taquineries… Le tandem ne s’était pas revu depuis l’enregistrement, un an plus tôt, de l’album In French Please ! Un disque produit par Stephan Eicher dans lequel Salvatore Adamo revisite des standards anglo-saxons en français. Une collaboration féconde, même si elle a connu de petites frictions, dont ils parlent sans lang ue de bois.
Vous vous souvenez de votre première rencontre ?
Stephan Eicher C’était au Printemps de Bourges, en 1991. Arno nous avait invités à partager la scène avec lui. La simple évocation de son nom nous rend d’ailleurs un peu tristes…
Il faudrait que l’on écrive une. C’était en 1993. Grâce à lui, j’ai vu des jeunes venir progressivement à mes concerts.