Le plus provocateur des punks est devenu l’icône assagie du rock. Il nous a reçus chez lui, à Miami
Pour Hollywood et pour la pub, il a abandonné tous ses principes. « Vous voulez Iggy Pop ? Envoyez l’oseille ! »
Par Benjamin Locoge
Il faut dépasser Little Haiti, quartier pauvre de Miami, pour entrer dans El Portal. Là, au milieu de pavillons en bois blanc tous similaires, rien n’indique que l’on est arrivé chez « l’Iguane ». En 2000, Iggy Pop a fui New York, trop mal famé pour lui, pour poser ses valises à Miami. Chaque jour ou presque, James Osterberg conduit lui-même sa Rolls-Royce et file contempler l’océan. Un rituel interrompu, de mai à août 2022, le temps d’une tournée de quatre mois et quarante dates en Europe, histoire de rappeler qui est le patron. Alors que les Stones ne se produisent que dans des stades de plus de 60 000 personnes à des tarifs prohibitifs, Iggy Pop se contente de petites salles et d’une billetterie à prix modestes. Cela ne l’empêche pas de déclencher l’hystérie, comme à Monaco où les femmes du monde se demandaient : « Va-t-il exhiber