Pendant que l’Europe pleure l’échec du premier vol commercial de sa nouvelle petite fusée Vega-C dont les débris, avec deux satellites embarqués, se sont éparpillés dans l’Atlantique deux minutes après son décollage de Kourou (Guyane) fin décembre, aux Etats-Unis, SpaceX continue d’engranger les records. La société fondée par Elon Musk vient de boucler l’année 2022 avec 60 lancements réussis et vise la centaine de décollages pour 2023 afin de compléter notamment sa « cyber-constellation » Starlink. Avec plus d’une fusée tirée par semaine, SpaceX renoue avec le faste de la guerre des étoiles des années 1970-1980. Mais l’échec de Vega rappelle aussi à toute l’industrie son imprévisibilité et va pénaliser longtemps les Européens, qui se retrouvent sans lanceurs autonomes suite aux retards accumulés sur Ariane 6 et à l’impossibilité d’utiliser les fusées russes Soyouz.
C’est d’ailleurs assure Thierry Lafon, le chef de projet de la mission au Cnes. Présent, comme une partie de la délégation européenne, fin décembre sur la base américaine de Vandenberg (Californie) pour le décollage, le scientifique français a pu observer de près la fusée Falcon 9 utilisée pour propulser Swot.