Le nombre de départements ayant remis en cause le 80 km/h, imposé le 1er juillet 2018, ne cesse de grossir : ils étaient 44 fin octobre 2022 sur les 96 que compte la métropole, totalisant 51000 km de départementales, nous rappelle l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) dans une nouvelle étude d’impact de cette mesure si controversée. Une démonstration de 32 pages, à la conclusion sans appel… Mais pas sans zones d’ombre.
De 2 à 100 % des routes repassées à 90 km/h
Intitulée l’étude se focalise sur les 39 départements qui ont aboli le 80 km/h en 2020 ou 2021 : 8 d’entre eux ont rétabli le 90 sur 100% de leurs départementales dites “principales” quand d’autres se sont limités à quelques dizaines de kilomètres. Le but de l’opération ? Clairement, convaincre que ces relèvements de vitesse se sont traduits par un net surcroît de mortalité. Pour cela, l’ONISR a mis en parallèle l’évolution des vitesses juillet 2018 à début 2020, quand les 96 départements ont appliqué le 80 ; enfin, après le passage progressif au 90 km/h dans 28 départements en 2020, puis 11 en 2021. Partant de là, l’Observatoire compare les vitesses moyennes dans les deux groupes de départements avant l’entrée en vigueur du 80 km/h, pendant et après le retour partiel du 90. Et de conclure que, alors que tout le monde roulait à peu près à la même allure à l’époque du 90 km/h (83,1/81,7 km/h en moyenne), la baisse fut générale lorsque le 80 a été imposé partout (78,6/77,4 km/h)… Et puis patatras, dès 2020, les départements frondeurs “tartinent” à 83,8 km/h de moyenne (+ 6,4 km/h), tandis que ceux qui restent fidèles au 80 km/h lèvent encore le pied (76,6 km/h), soit 7,2 km/h de différence. Rien que de très logique, au fond.