éfiance envers les Byzantins, divisions entre croisés, isolement face à la profondeur stratégique et démographique des puissances musulmanes… La vie de Renaud de Châtillon condense à elle seule tous les maux et contradictions qui ont ruiné les croisades. Il est né autour de 1127, sans doute à Châtillon-sur-Loing (aujourd’hui Châtillon-Coligny, Loiret). On croisade, les huit ans pendant lesquels il est prince d’Antioche (1153-1161), grâce à son mariage avec Constance d’Antioche, et les dix années au cours desquelles il est seigneur d’Outre-Jourdain (1177-1187, date de sa mort). Loin de la légende noire qui pèse mécaniquement sur lui depuis que Saladin, son pire ennemi, recueille un jugement historique universellement favorable, son existence témoigne plutôt des difficultés structurelles des États latins d’Orient. Elle met aussi en évidence les intérêts divergents de l’Empire byzantin, des Arméniens de Cilicie, du royaume latin de Jérusalem, du comté de Tripoli et de la principauté d’Antioche face aux Seldjoukides, aux Zengides et aux Ayyoubides. Initialement, le jeune Renaud est un bouillant chevalier et prince qui combat avec acharnement les musulmans de Syrie, mais qui pille aussi Chypre, alors province byzantine. Il subit en retour les manoeuvres ambiguës de l’empereur Manuel Comnène auprès de qui il doit solliciter un humiliant pardon et reconnaître sa suzeraineté.
RENAUD DE CHÂTILLON, LE SYMBOLE DE L’ÉCHEC
Dec 14, 2022
2 minutes
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