ne manufacture hors du commun, dont l'histoire est aussi riche que les réserves où s'alignent, sagement sur les étagères, moules, plâtres d'origine et poncifs, ces calques à trous servant à reporter le dessin préparatoire, témoins silencieux d'une vitalité productive exceptionnelle. Des pièces que l'on siècle, dans le sillage de l'arrivée du chemin de fer dans la péninsule, en 1863, qui favorisa l'essor du tourisme et, par là même le répertoire régionaliste, celui de la Bretagne traditionnelle, portée par ses coutumes, ses fêtes et ses motifs décoratifs séculaires. C'est oublier qu'à la suite de Mathurin Méheut, qui rejoint la manufacture en 1922, nombre d'artistes, liés au mouvement Seiz Breur, ont laissé une œuvre foisonnante, très prisée des musées et des collectionneurs. Imprégnées par l'Art déco, l'Arts & Crafts et la philosophie du Bauhaus, les collections des Seiz Breur font vibrer une Bretagne moderne, en pleine mutation sociétale mais orgueilleuse de son patrimoine, Une recherche évolutive de l'esthétique régionale qui s'est poursuivie au fil des décennies et aimante désormais designers et artistes contemporains. Blancs de Quimper figurant des Bigoudènes majestueusement épurées, séries d'assiettes signées Alain Passard inspirées de ses collages et peintes à la main, la Faïencerie HenriotQuimper, labellisée Entreprise du patrimoine vivant, demeure un laboratoire d'innovation lié à l'identité bretonne. Mathurin Méheut, Jeanne Malivel, René-Yves Creston à Quimper, Sérusier, Renoir et Picabia à Douarnenez. Selon le Quimpérois Max Jacob, qui fait découvrir le Finistère Sud à ses amis artistes pendant l'entre-deuxguerres, la baie de Douarnenez serait « ». Aujourd'hui, la cité résonne des talents conjugués de céramistes, photographes, peintres et artisans d'art, finistériens de souche ou fraîchement installés, qui offrent une belle effervescence à l'ancienne capitale sardinière française. Une invitation au voyage au cœur de la Cornouaille éternelle qui s'achève à Concarneau et sa Ville close enchâssée dans les fortifications. La transmission artistique y est tout aussi prégnante, fertilisée par les peintres de l'école de Concarneau, qui s'attachèrent, au XIX siècle, à restituer le quotidien âpre des marins-pêcheurs. Depuis l'été dernier, la criée arbore l'imposante fresque murale du graveur et céramiste Olivier Lapicque, clin d'œil graphique, en noir et blanc, à la fois aux légendaires thoniers de Concarneau et aux Seiz Breur, dont le grand-père de l'artiste fut membre. Le Finistère Sud ou la transmission naturelle de l'âme bretonne.
L'ÉDITO
Dec 01, 2022
2 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits