étape N°1 PAYS DES BROUDEURS
la première place du palmarès 2023, édité par le journal Le Figaro, des villes où il fait bon vivre en Bretagne. Et ce n’est pas une surprise tant selon l’écrivain Guy de Maupassant, coche toutes les cases, à commencer par la valorisation de son patrimoine traditionnel. C’est ici que la célèbre coiffe en dentelle au crochet a pris de la hauteur, trente-quatre centimètres dans les années 1930, faisant de la bigoudène le symbole de la Bretagne. Le costume était la cartebroderie en Bretagne. Des femmes entreprenantes, Marie-Anne Le Minor, bien sûr, mais aussi Marie-Noëlle Pichavant ou Corentine Le Méür, ont joué un rôle capital, dans un monde alors largement masculin, pour le développement, dès 1885, de la broderie blanche. Pour Le Minor, le peintre Mathurin Méheut dessina une nappe intitulée « La Mer », imprimée à partir de 1951, l’artiste Pierre Toulhoat imagina le célèbre foulard « Penmarc’h » et une cinquantaine de bannières de procession ornées de saints, de Corentin à Marine, en leur appliquant les principes de l’art du vitrail. La Maison a Conservé les poncifs, ces Calques piqués des artistes, des archives prestigieuses où pioche la brodeuse Patricia Cassard, dix-sept ans de maison, pour créer, sur mesure, nappes et coussins. Reprise par Thierry Morel, docteur en histoire de l’art et passionné de textile ancien, la Maison perpétue ce savoir-faire avec les créatrices Amélie Fish, Christelle Le Déan et Valérie Le Roux. À Pont-l’Abbé, l’Histoire est ancrée dans la cité avec les ruines de l’église de Lambour, qui portent les traces de son passé tumultueux marqué par le mouvement des Bonnets rouges, en 1675, qui rejetèrent la nouvelle taxe imposée par Louis XIV. Le gouverneur de Bretagne ordonna alors que les clochers des paroisses révoltées soient abattus. Tous les étés, au mois d’août, l’édifice sans toit abrite désormais un festival de jazz réputé. La campagne bigoudène n’est pas non plus exempte de trésors historiques, comme le calvaire de Tronoën, véritable Évangile des pauvres sculpté dans le granit au xve siècle pour raconter la vie de Jésus. Et le manoir de Kerazan, qui abrita un atelier de tissage pour jeunes filles d’où sortirent des tapis du mouvement Seiz Breur.