La Cinq, TF1, LCI, France Info TV, une agence photographique au Liban et au Qatar où la journaliste obtint à distance sa licence en arts plastiques tout en se formant aux techniques dans divers ateliers de passage. Et c'est le cancer qui la fera changer de cap et l'entraînera vers ce qui, plus précieusement encore, l'attend. À Ré, où peint sa mère et tient une galerie sa sœur, Gwenaëlle reprend son souffle, installe son propre atelier Les paysages de l'île, leur lumière limpide, leur douceur au chant d'océan, tout cela l'apaise et l'incite à aller vers plus de liberté. Alors qu'elle redécouvre au fond d'une caisse son vieux boîtier argentique Olympus, l'évidence s'impose et va la guider: partir de la photographie, sa matière première, pour la transformer en œuvre nouvelle, transférer l'image sur le bois, support vibrant, poncer, ciseler, glacer, ajouter acrylique ou huile, pigments, encre, pastel, crayon. Et la sublimer pour finir, à la feuille d'or ou d'argent, à l'instar du kintsugi ancestral japonais, jointure qui vient réparer porcelaines et céramiques brisées à la laque de poudre d'or. Scintillante métaphore résiliente que la Rhétaise fait sienne. En éditions limitées, formats de 30 × 40 cm à 120 × 90 cm, sur papier FineArt Baryta Hahnemühle, garantie de qualité et de conservation, Gwenaëlle Le Mée baptise ses séries de noms poétiques: « La tige enracinée », « La tête en ébullition », « Le souffle s'élève », « Un vœu s'exauce », ou encore « S'aimer à tout vent », son ode délicate au sauvage pissenlit. Exposée en septembre dernier à l'Orangerie du Sénat à Paris et à La Rochelle il y a peu, la plasticienne ne cesse d'évoluer, de remettre son art en mouvement afin de nous sensibiliser à la fragilité du monde. Oser être soi, telle est la voie qui s'offre, semblent-elles nous dire.
MOUVANTE FRAGILITÉ
Dec 01, 2022
1 minute
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