FERRUCCIO LAVIANI EST-IL AUJOURD’HUI UN MAESTRO DU DESIGN ?
N’exagérons rien. J’ai eu la chance de commencer très tôt, à 23 ans. À Milan, j’avais fini d’étudier le design à la Scuola Politecnica di Design, une école privée, puis l’architecture à la faculté du Politecnico di Milano, où Gio Ponti, Achille Castiglioni ou Bruno Munari enseignaient. Dès ma première année, j’ai travaillé chez l’architecte Michele De Lucchi (le jeune homme est recommandé par son professeur, Bruno Scagliola, ex-collaborateur d’Ettore Sottsass chez Olivetti, NDLR). J’ai été propulsé dans un monde où Michele De Lucchi faisait du mobilier pour Olivetti, des projets pour Swatch ou encore des cuisines. À 26 ans, je suis devenu son assistant. J’ai aussi participé à des collections Memphis avec Ettore Sottsass ainsi qu’avec Achille Castiglioni. Connaître un Vico Magistretti, de la génération de mes grands-parents ou presque, m’a permis de traverser les époques. À 30 ans, j’avais fréquenté tous ces maestri.
EN FACULTÉ D’ARCHITECTURE, ÉTUDIEZ-VOUS LE DESIGN ?
Quand j’avais 18 ans, en 1978, il n’y avait pas de faculté de design. Il n’y avait même pas de matière « design » dans le cursus d’architecture. Et quand Achille Castiglioni enseignait, ses cours de professeur invité appartenaient à la section « mobilier ». Pourtant, ces professeurs, comme l’architecte Marco Zanuso, étaient aussi des professionnels du design. En tous cas, je ne suis pas venu au design par passion. La fac d’architecture terminée, je ne savais pas quoi faire.
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