Sous les pavés… l’eau de pluie. A quelques kilomètres de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, dans une zone d’activité toute neuve, Jérôme Barrière traverse les herbes hautes qui mènent aux abords d’un petit bassin de retenue d’eau et tente de rendre visible ce qui se trouve sous ses bottes. « Imaginez des couches de sable qui s’étendent loin sous la surface, complètement imprégnées d’eau, décrit-il. Ce projet peut représenter des quantités phénoménales de stockage pour les eaux de pluie. » Le projet en question, c’est en partie le sien: depuis deux ans, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) mène, conjointement avec la métropole de Bordeaux et sa société d’assainissement, une étude de ré-infiltration des eaux de pluie dans la nappe phréatique. L’hydrogéologue de la direction régionale Nouvelle-Aquitaine du BRGM poursuit: « L’idée est de profiter de la nature du soussol pour infiltrer par percolation l’eau des pluies récoltée dans le bassin. »
Les incertitudes sont nombreuses, en particulier sur le chiffrage précis des capacités de stockage de la nappe. Pour y répondre, les scientifiques poursuivent leurs observations, des sondes mesurant quotidiennement les capacités du sous-sol à absorber l’eau de pluie. Et l’expérimentation doit aussi permettre de déterminer si ce projet pourra être réplicable ailleurs. A terme, ces