Ala fois chefs d’État et chefs de guerre, souverains et stratèges, Frédéric II de Prusse et Napoléon Ier sont les derniers, dans l’histoire européenne, à réellement assumer simultanément les deux fonctions: rien de plus naturel que de les comparer. Le nationalisme allemand du XIXe siècle, désireux de trouver une figure historique à opposer à celle, écrasante, de l’empereur des Français, ne s’en est pas privé. Il a vu en Frédéric II un précurseur de Napoléon, égal sinon supérieur: le roi de Prusse jouissait d’une légitimité dynastique qui a toujours manqué au Bonaparte. Et, surtout, il est resté victorieux au final.
La comparaison des deux hommes, toutefois, ne peut se limiter à celle du résultat. Certes, la chute de Napoléon a coûté à la France toutes ses conquêtes révolutionnaires, tandis que Frédéric a sauvé et son trône et sa conquête silésienne. Mais l’un et l’autre, seulement séparés par deux