Pour jouer une prostituée dans un bordel de Berlin, la jeune et sage actrice ose la provocation
Elle refuse que son père, Hippolyte, voie le film et appréhende les réactions #MeToo
éfiez-vous des femmes discrètes. Au 52, grand café branché de la rue du Faubourg-Saint-Denis à Paris, décor brut aux antipodes du très chic Saint-Germain-des-Prés, vous ne remarquerez jamais cette longue fille posée sur la banquette devant son granola-yaourt et café crème. Il est 11 h 30, Ana a l’air de ces mannequins un peu incolores, sans maquillage, et dont vous vous demandez bien où elles vont chercher leur formidable éclat sur papier glacé. On l’a vue dans plein de films, jolie fille pétillante, amoureuse mélancolique, mère inquiète ou copine fantasque… À la caméra, elle est transfigurée. Bonne actrice, partenaire juste, dommage qu’elle soit restée si longtemps cantonnée à des rôles un peu secondaires, un peu faire-valoir. Elle le sait, lucide et pas bégueule. « J’étais dans un registre