« MÂCHOIRE DÉCROCHÉE, FRACTURES DU NEZ, ÉCLATS DE VERRE DANS LES SEINS, hématomes sur tout le corps, claquée contre les murs, les phalanges de trois doigts arrachées, déchirure de la rétine, cuir chevelu éclaté, amputée des doigts, des orteils et du nez après avoir été brûlée au troisième degré par aspersion Le 8 mars 2005, sous le titre « Cogne et persiste », publie une enquête sur la violence conjugale, accompagnée d’un sondage (Ipsos) qui révèle que 10 % des femmes en sont victimes. Une estimation sur l’ampleur de cette violence sous-évaluée en France, et des mots crus posés sur un impensé de la société française qui a très longtemps tenu à ce qu’on lave son linge sale en famille, verrouillant la parole des femmes et des enfants. « cogne et persiste » puisqu’un an plus tôt, déjà à l’occasion de la journée du 8 mars 2004, paraissait le dossier « Les femmes battues: la honte». Avec l’espoir que la honte change enfin de camp, des personnalités avaient été sollicitées. Seule une poignée de courageuses, les chanteuses Régine et Lio, la romancière Muriel Cerf et l’anthropologue Dounia Bouzar, avaient accepté de dire: surmontant la peur que cela nuise à leur image et à leur carrière. Nous sommes encore à des années-lumière de la vague #MeToo.
Écouter toutes les femmes victimes de violences
Nov 09, 2022
8 minutes
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