Les couloirs sont vides, le bar endormi, le hall désert. Dans le petit écran grésillant accroché au plafond, le chef d’orchestre apparaît. Il est 20 heures. Derrière les portes, la salle se met à vibrer alors que retentissent les premières notes de l’« Histoire de la vie ». Entassés dans le couloir qui accueillait les visiteurs il y a encore une poignée de minutes, des comédiens dans des éléphants de papier, des girafes en carton, des oiseaux en bois, silencieux, fixent le petit écran. Tout à coup, la ménagerie se met à chanter : « Ingonyama nengw’ enamabala ». Les portes s’ouvrent et la savane entière s’invite à Mogador sous les regards ébahis du public. C’est parti pour deux heures trente-cinq de show.
La comédie musicale « Le roi lion » a été créée en 1997 pour New York. Depuis, elle a été vue par cent millions de spectateurs, dont un million en France, a été jouée plus de 18 000 fois dans le monde et a reçu des dizaines de récompenses, dont six Tony Awards et trois Molières. Ce succès rugissant, Disney le doit à une femme : Julie Taymor, grande metteuse