Elles ont des contextes pro et perso très différents. Alix, en stand-by dans le juridique, est mariée et gère ses deux enfants de 7 et 10 ans (« et mon mec aussi parfois, pourvu qu’il ne lise pas l’article! »). Lauren, assistante de direction, est maman solo d’un ado de 12 ans. « Parent isolé », insiste-t-elle, car le père est aux abonnés absents. Pas le même topo, ni les mêmes contraintes. Pourtant, les deux lâchent cette même phrase-clé, comme un aveu: « C’est plus fort que moi. » En choeur, encore: « On flippe pour nos mômes, qui n’ont pas demandé à être lâchés dans un monde pareil. On rêve qu’ils s’accomplissent, sans rater d’opportunités, sans faire l’erreur qui les bridera ou qui les abîmera. » Du coup, Alix et Lauren anticipent, planifient, se démènent, couvent, surprotègent. Elles planent autour de leurs oisillons comme des aigles, de leurs grandes ailes enveloppantes… flap-flap-flap.
Concrètement? Lauren confesse: « Je dois me connecter trois fois par jour sur Pronote! Pour comparer ses notes avec la moyenne générale de la classe, pour regarder les graphes. C’est aliénant, ce truc. Sur les écrans aussi, je suis implacable: limiter le temps