« Un miroir ne renvoie pas une image exacte. Je ne me suis jamais prise pour mon reflet »
« J’ai été élevée dans la honte avec un père qui m’exhortait à baisser les yeux si le regard d’un homme se posait sur moi »
Paris Match. On ne vous avait pas encore vue dans la peau d’un personnage aussi pathétique que celui que vous incarnez dans “Mascarade”. Est-ce parce qu’on ne vous en avait jamais proposé, ou parce que vous en avez refusé ?
Isabelle Adjani. Vous savez, il y a toujours des moments pathétiques chez un personnage qui souffre… C’est vrai, elle est à elle seule une symphonie pathétique, mais pas seulement. C’est là toute la gageure du rôle : elle est antipathique malgré elle, détruite de l’intérieur par la trahison, victime de sa peur, celle de fréquenter des hommes immatures effrayés par le temps qui passe chez le sexe opposé. Je me suis à la fois amusée, distanciée et concentrée pour jouer… une bitch, disons-le.
Dans le contexte, c’est osé !
“Mascarade” reflète le contexte, justement. Il traverse la mutation des rapports hommes-femmes. Nicolas [Bedos] se questionne à sa façon sur ce changement de paradigme qui s’opère depuis peu et traduit le malaise masculin, avec une vision d’un