Des femmes qui marchent dans les rues de Téhéran sans voile, des jeunes filles au collège qui sautent sur le portrait sous verre du Guide suprême iranien en lui faisant un doigt d’honneur. Du jamais-vu dans la République islamique d’Iran. Combien de ces images dévastatrices pour le régime l’ayatollah Ali Khamenei est-il prêt à supporter ? Le leader spirituel et tout-puissant finira-t-il par céder aux revendications féminines sur la question du voile ? Probablement jamais.
À 83 ans, celui qui a succédé en 1989 au fondateur de, rappelle Hassan Ferechtian, chercheur et théologien iranien. Une ouverture d’esprit de l’homme au turban noir – signe de sa filiation avec les descendants du prophète Mahomet – qui semble avoir fait long feu, à en juger par la répression sanglante dans le pays depuis plus de quatre semaines. Une mèche de cheveux qui dépasse du foulard a embrasé l’Iran, celle de Mahsa Amini, 22 ans, morte le 16 septembre après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran. Cet outrage ne pouvait pas passer pour Khamenei.