l y a quatre ans, dans une conférence donnée à Stanford, Masih Alinejad annonçait « la révolution des femmes » en Iran. « Personne ne me croyait à l’époque », rappelle l’opposante iranienne. Force est de constater que le temps lui a donné raison. En 2014, cette journaliste exilée aux Etats-Unis lançait sur Facebook la page My Stealthy Freedom (Ma liberté furtive), sur laquelle elle diffuse des vidéos reçues d’Iran où des femmes se dévoilent en public, même pour quelques instants. Un tabou absolu dans ce pays, où le port du voile est obligatoire depuis 1983. Mais après la mort de la jeune Mahsa Amini, mi-septembre, à la suite de son arrestation pour un voile mal porté, les Iraniens multiplient les manifestations et les actes de désobéissance civile. Assez pour faire tomber le régime ? Masih Alinejad veut y croire. « Longtemps, j’ai été désespérée, tous les jours j’ai pleuré. Mais aujourd’hui je sens que cette révolution s’accélère. » Ses cheveux portés hauts et fiers, avec toujours une fleur épinglée, une robe foncée où la seule touche de couleur est un pin’s arborant le lion de l’Iran préislamique, cette femme énergique a les larmes qui lui montent aux yeux lorsqu’elle évoque
Masih Alinejad : « La République islamique a peur de nous »
Nov 16, 2022
7 minutes
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