C’est une voix comme il en émerge rarement du Moyen-Orient, une voix de femme engagée dans la défense des droits humains. Il y a vingt ans, l’avocate iranienne Shirin Ebadi, ancienne juge avant l’avènement de la République islamique, recevait le prix Nobel de la paix en reconnaissance de son action en faveur des opposants au régime, qu’elle défendait pro bono face à une justice corrompue. Elle était devenue célèbre en Iran après avoir également pris part à plusieurs affaires emblématiques en matière de droits des
Il y a soixante-dix ans, le 19 août 1953, trois mois après la naissance du magazine L’Express, Mohammad Mossadegh, Premier ministre iranien, était évincé par un coup d’Etat orchestré par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, furieux de la nationalisation du pétrole iranien. Dans votre livre Iranienne et libre (La Découverte, 2006), vous racontez avoir vécu, enfant, ce renversement politique. Dans quelle mesure cet événement a-t-il changé le Moyen-Orient ?
Mohammad Mossadegh était le Premier ministre de l’Iran et aussi un héros national, car il avait nationalisé le pétrole. Gamal Abdel Nasser, en Egypte, a pris modèle sur lui pour les réformes qu’il a menées dans son pays. Malheureusement, les Etats-Unis et la