LL’un des travers de notre époque moderne demeure cette agitation constante et une surstimulation qui ne nous laissent aucun répit, note le Dr François Bourgognon, psychiatre. On vit dans une dictature de la rentabilité, de la réactivité, de l’immédiateté. » Or, le bruit est un élément de cette surstimulation. On peut d’ailleurs tout à fait être assis « en pause » et être saturé de bruit (alarmes et sonneries, podcast ou télévision pour s’informer, etc.). Le problème ? « En étant en permanence dans le mouvement et dans le bruit, on perd le contact avec nous-mêmes », complète le spécialiste. Ce qui a des conséquences pour le moins fâcheuses : stress, épuisement et hyperactivité qui peuvent déboucher sur des pathologies comme la dépression. Pour éviter cela, le silence est notre allié.
DES BÉNÉFICES SUR LA SANTÉ
Le bruit en continu est, on le sait aujourd’hui, délétère pour le système auditif. On sait moins que le cerveau y est aussi sensible. explique le Dr Didier Bouccara, médecin ORL. Le hic ? Le système auditif ne se répare pas, pas plus que le cerveau. Le calme et le repos sont donc les seules manières de nous préserver lors de sollicitations sonores extrêmes. Une étude publiée en 2013 dans la revue « Brain Structure and Function » a en outre montré, chez la souris, que le silence (2 heures de silence complet par jour) permettait le développement de nouvelles cellules au niveau de l’hippocampe (zone du cerveau qui gère les émotions, mais aussi la mémoire). Enfin, le stress, généré par l’exposition permanente au bruit, a un impact direct sur les maladies chroniques comme le diabète ou l’épilepsie.