Guerres & Histoires

1914-1945 : L’AFRIQUE DU NORD AU SECOURS DE LA FRANCE

En 1914, l’armée d’Afrique possède déjà un passé ancien et prestigieux. Elle a d’abord été celle de la conquête de l’Algérie; ses régiments ont fourni par la suite des troupes pour la conquête des pays voisins, Tunisie, puis Maroc. Ils ont participé aussi à des expéditions lointaines: Chine, Mexique. Cette armée est répartie en deux ensembles: le 19e corps d’armée, fort de 60000 hommes (dont 25000 conscrits) stationnés en Algérie et en Tunisie; le corps d’occupation du Maroc (80000 hommes, tous engagés), occupé à élargir la domination française au nom du sultan, forcé de reconnaître en 1912 le protectorat de la France.

Au départ, le recrutement européen se compose exclusivement de soldats venus de France, servant d’abord dans des unités de métropole, puis dans des unités spéciales (zouaves, chasseurs d’Afrique, bataillons d’Afrique). Il est ensuite complété par les Français d’Algérie, dont les obligations sont alignées sur celles de la métropole, en application d’une loi de 1905 (deux ans, puis trois de service à partir de 1913). Le même régime est appliqué aux Français de Tunisie. Mais les conscrits sont loin d’être tous des Européens d’Afrique du Nord: une proportion importante de jeunes gens de métropole vient compléter les effectifs issus du recrutement local. Chaque régiment de zouaves détache un bataillon (dit « 5e bataillon ») en France. Aux engagés volontaires français s’ajoutent enfin, depuis 1831, les étrangers de la Légion.

L’auteur : Jacques Frémeaux est professeur émérite à Sorbonne Université, membre de l’académie des Sciences d’outre-mer. Il a publié notamment : Algérie 1830-1914. Naissance et destin d’une colonie, Desclée de Brouwer, 2019; Algérie 1914-1962. De la Grande Guerre à l’indépendance, Le Rocher, 2021 (voir G&H no 64, p. 8).

La création officielle des unités « indigènes » régulières – tirailleurs (fantassins) et spahis (cavaliers, G&H   ) – remonte à 1841. Elles représentent en 1912 neuf régiments de tirailleurs (dont deux tunisiens), cinq bataillons de tirailleurs marocains, et six régiments de spahis (dont un tunisien), soit 70000 hommes. Il faut mentionner un nombre moindre de conducteurs et ouvriers de l’artillerie et du génie. Outre les corps « indigènes » réguliers, il existe des unités supplétives, plus spécialement affectées à des missions de police locale. Au nombre des plus célèbres figurent les méharistes des compagnies sahariennes ( G&H  ) organisées en 1902 sous l’impulsion du commandant Laperrine, et les premiers goums marocains, fantassins

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