On imagine le cliquetis du métal dans la galerie des Glaces à la nuit tombée ; on devine cette clef qui, ici, dévoile un cabinet secret, ailleurs, donne accès à la chambre du roi et à tant d’autres merveilles. Tout à coup, on mesure mieux pourquoi ils sont si nombreux à vouloir posséder ce trousseau de clefs si particulier, celui du château de Versailles. Alors que le mandat de Catherine Pégard, l’actuelle présidente de l’établissement public, arrive à échéance, l’air parisien bruisse de rumeurs. Des noms reviennent, comme celui de Jean d’Haussonville, qui dirige Chambord, ou de Camille Pascal, ex-plume de Nicolas Sarkozy. Vite écartés, l’un pour avoir épousé une Orléans, le second pour avoir trop ouvertement fait connaître son intérêt. D’autres sont gardés secrets pour ne pas obérer les chances du prétendant, ceux d’anciens ministres (Jean-Michel Blanquer) ou de proches collaborateurs de Brigitte Macron (Pierre-Olivier Costa, son directeur de cabinet). A l’Elysée, comme au ministère de la Culture, rien ne filtre, pas même la date de la nomination. Manière de rappeler que la présidence du château de Versailles relève du seul bon vouloir d’Emmanuel Macron.
Au Louvre ou à Orsay, le patron du musée est forcément issu du sérail, souvent un conservateur. Rien de tel dans les statuts de Versailles. Au contraire,