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MALADIES DES CAUCHEMARS LES TRAITEMENTS

« CES TROUBLES DU SOMMEIL TOUCHENT 1 À 5 % DE LA POPULATION SELON LEUR TYPE »
PR ISABELLE ARNULF, chef de service des pathologies du sommeil à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), professeur de neurologie, Sorbonne Université

Paris Match. Qu’entendez-vous par “maladies des cauchemars” ?

Petit rappel : le sommeil normal comprend 5 ou 6 cycles d’environ 90 minutes. Chaque cycle débute par du sommeil lent léger, Les terreurs nocturnes touchent 2 % des adultes, 17 % des enfants et se transmettent dans les familles. La personne a la sensation d’être enterrée vivante ou qu’un plafond lui tombe sur la tête, bref que sa mort est imminente. Elle crie, se redresse ou se lève en hurlant, les yeux ouverts et effrayés. La crise est courte, deux minutes environ, mais terrible, réveillant au début de la nuit en sommeil lent profond. Un stress récent ou le manque de sommeil favorisent sa survenue. Le trouble comportemental en sommeil paradoxal touche 1 % de la population, toujours des personnes de plus de 50 ans, et très souvent celles qui ont la maladie de Parkinson. C’est un cauchemar agité alors qu’il ne devrait pas l’être puisque dans cette phase le corps est normalement paralysé sous l’action bloquante d’un centre cérébral (locus subcoeruleus) qui est ici abîmé : le sujet donne des coups, parle vulgairement, tombe souvent du lit. Attaqué par des agresseurs ou des animaux dangereux, il se défend et contre-attaque. La crise dure une dizaine de minutes. La paralysie du sommeil est un cauchemar sans agitation, qui survient le matin en fin de phase paradoxale. Un manque de sommeil la favorise. Le dormeur se sent paralysé, dans l’incapacité de fuir, et ressent des hallucinations (intrus dans la chambre, diable écrasant sa poitrine). La maladie des cauchemars proprement dite (5 % de la population) comporte de mauvais rêves récurrents, prolongés, souvent très violents (sang, mort de proches, pendaison, etc.) qui ressemblent à un film d’horreur et dont la répétition affecte le quotidien de la personne (insomnies, fatigue, idées noires). À la différence des autres cauchemars pathologiques, un événement traumatique est souvent identifiable. Ce cauchemar non agité survient en phase paradoxale, plutôt en fin de nuit. Si une personne jeune et dépressive en souffre, le risque de suicide est important. Consulter rapidement un psychiatre est alors souhaitable.

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