CONDUITE AUTONOME Bientôt sans les mains ?
epuis quelques décennies, de nombreux constructeurs prétendent avoir mis au point des véhicules capables de se déplacer sans l’intervention d’un humain. Et ils ne se privent pas de les présenter, sous forme de prototypes, au gré des salons ou de leur conférence annuelle. Selon ces marques, le principal, voire l’unique verrou de leur commercialisation, était le fait des pouvoirs publics. Cette nouvelle façon de circuler nécessitait, en effet, de modifier en profondeur la législation, à commencer par la fameuse Convention de Vienne. Signé en 1968, ce traité uniformise les règles de circulation routière dans de nombreux pays à travers le monde. Et il mentionnait jusqu’ici que la présence d’un conducteur était indispensable. Or, en janvier dernier, ce texte a été amendé, afin de concéder que, dans certaines conditions, un système de conduite automatisé peut remplir ce rôle. Le 21 juillet dernier, la législation française adoptait à son tour ces ultimes modifications, qui faisaient suite au remaniement du code de Auto Plus). Des changements majeurs qui reconnaissent notamment la potentielle responsabilité d’un constructeur en cas d’accident survenu en mode “pilote automatique”. Une petite révolution confirmée par l’une des pointures du sujet, Maître Jean-Baptiste Le Dall, avocat spécialisé en droit routier et incollable en matière de voiture autonome. Ce changement historique du droit routier signifie-t-il pour autant que nous verrons bientôt sur nos routes des automobilistes déresponsabilisés feuilletant leur journal ou visionnant un film en toute légalité, comme l’affirment certains “experts” du dimanche ? Bien sûr que non, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que le conducteur a l’obligation, dès que la voiture lui en intime l’ordre, de reprendre les commandes sans délai. Ensuite, parce que ce mode ne pourra être activé que sur des voies sans piétons ni cyclistes, et dont le sens de circulation unique est assuré par un terre-plein central ou une barrière de sécurité. Le tout à une vitesse maximale de… 60 km/h. En résumé, hormis sur les autoroutes urbaines, les rocades et autres boulevards périphériques, impossible de laisser son auto conduire seule. Enfin, parce que passer à la conduite autonome “sans les mains”, dite de niveau 3 implique pour une voiture l’utilisation d’un processeur de calcul très puissant, capable de compiler en une fraction de seconde les millions d’informations fournies par ses caméras et capteurs. Et ce, en plus de tout l’attirail nécessaire à la conduite autonome de niveau 3, que l’on trouve déjà dans de nombreuses versions de cœur de gamme, à savoir le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au maintien dans la voie, la caméra de lecture des panneaux ou encore le freinage automatique d’urgence.
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