t si le propre des grands romanciers était de s’emparer des formes et des sujets qu’on pensait éculés, usés jusqu’à la corde, pour les amener l’odyssée spatiale dans ou encore le drame social dans , adapté à l’écran par Anne Fontaine, Hugo Boris se risque cette fois sur le terrain périlleux de la Seconde Guerre mondiale et place son intrigue dans les interstices d’un des événements les plus commentés de l’histoire: le Débarquement. Mais contrairement aux apparences et à une scène d’introduction spectaculaire, digne d’, son livre est aux antipodes du brutal récit de guerre. D’abord parce qu’au cœur des combats, le romancier prend soin de dessiner en filigrane une brève mais sensuelle romance homosexuelle entre deux soldats. Ensuite parce qu’après une cinquantaine de pages, nous voilà transportés dans le présent aux côtés de Magali, une guide normande qui vit sa vie sur un fil après la disparition mystérieuse de son mari. C’est elle qui va conduire Andrew, l’un des deux soldats rescapés dans son pèlerinage sur les lieux de cette passion fugace, née au coeur de l’horreur. Roman gorgé d’émotion, raconte la rencontre inattendue, tout en silence et en sous-entendus, entre deux êtres abîmés qui se débattent avec les fantômes de leur passé.
HUGO BORIS Miroir de nos peines
Aug 29, 2022
1 minute
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