Les noces des milliardaires et des Immortels
On rêverait tous d’avoir un admirateur comme Nicolas Bazire. Le directeur du développement de LVMH est un inconditionnel de l’oeuvre de Daniel Rondeau. En 2006, à la sortie des Vignes de Berlin (Grasset), récit autobiographique où l’écrivain raconte notamment ses vacations d’adolescent à la maison de champagne Moët – le M de LVMH –, ce proche de Bernard Arnault fait donner un dîner pour ses éditeurs. On n’y sert que des vins de 1961 et de 1962, deux excellents millésimes. Quand le romancier est élu à l’Académie française, en 2019, le financier a l’accord du grand patron pour un cadeau plus magnifique encore. Givenchy, maison de couture de la multinationale, confectionnera son habit vert, Sidney Toledano, PDG de LVMH Fashion Group, supervisera la fabrication. Quelque 1 600 heures de travail, gratis. Dans l’entourage de l’homme le plus riche de France, habiller un Immortel n’a pas de prix.
Sans doute n’existetil pas une coutume plus académique que celle du port de l’habit vert. Usage suranné, bourgeois, à la fois parisien et digne d’un « club anglais », s’amuse l’historien Pascal Ory, fauteuil 32. Une rémanence de la Belle Epoque au xxie siècle. Il arrive d’ailleurs que ces histoires de toilette rencontrent violemment la grande Histoire, comme
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