Rififi à l’Académie
C’est un peu comme jouer à Donjons et Dragons, avec Hélène Carrère d’Encausse dans le rôle du maître de donjon. Le but, décrocher le fauteuil 19. Première étape, se familiariser avec le mode d’emploi en rendant visite au secrétaire perpétuel de l’Académie. N’importe qui, vous, moi, peut jouer. Seconde étape, adresser à chacun des membres une missive personnalisée. Pas de copié-collé. « Celui qui fait ça est cramé », dit l’historien Pascal Ory, élu en mars 2021. Écrire à la main les trente-cinq cajoleries en sollicitant un rendez-vous. Rencontrer les académiciens qui le proposent. Attendre le résultat du vote. Combien voteront ce jeudi 12 mai ? La Compagnie compte 40 académiciens, cinq sièges sont vacants, et quatre élus, pas encore reçus. Quant au vainqueur, sur le papier, c’est simple : l’emporte celui qui obtient la majorité absolue des voix. Sauf en cas d’élection blanche, l’Académie ayant inventé le bulletin blanc marqué d’une croix, lequel signifie le refus en bloc de tous les postulants.
Qui donc convoite le siège de feu Jean-Loup Dabadie, scénariste et parolier ? Sont candidats cette semaine deux journalistes-écrivains, Franz-Olivier Giesbert et Olivier Barrot. Un universitaire, Julien Kilanga Musinde. Un conseiller fiscal et historien, Emmanuel Cruvelier. Un multirécidiviste, Eduardo Pisani, chanteur, écrivain, peintre, lequel se présente à chaque élection afin de battre le record d’Émile Zola, 25 candidatures et jamais élu. Aucune femme.
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