Au Quai Conti, dans le secret des Immortels
maginez un endroit où les mots « kiffer », « récré » ou « Nupes » provoquent des règlements de compte. Où l’on entend qu’un élu est « terne comme un parapluie peuvent se prononcer « jeudi ». Où on interpelle le président de la République sur l’anglicisme « Lorraine Airport », quand on ne lui demande pas un poster dédicacé pour un anniversaire lors d’une visite. Où l’on succède à La Fontaine, à Corneille, à Racine, à Hugo, à Musset, à Clemenceau, à Senghor. Mais aussi à Barrès, Maurras ou Pétain. Où l’on écrit ses lettres de candidature à la main, et pas à l’ordinateur, sous peine d’être éliminé. Où tous, sauf trois, habitent la rive gauche parisienne. Où l’un des élus a donné son épée, et tous ses tableaux, au musée du Louvre. Où son costume est souvent offert par l’une des plus grandes fortunes du pays. Où une perquisition du Parquet national financier a eu lieu cette année, une première en 387 ans. Où un Canado-Haïtien voisine avec un Franco-Libanais, un Franco-Anglais, un Italien, une Française d’origine géorgienne, un Franco-Russe, un Hispano-Péruvien, un Franco-Chinois. Où on trouve seulement six femmes. Où la langue française est un sport de combat. Où les romanciers ressemblent à des personnages de leurs romans. Imaginez l’Académie française, en 2022. Tout cela valait bien une série d’été en cinq épisodes dans L’Express. Bonne lecture des deux premiers dans ce numéro.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits