OÙ EN EST L’EXTRÊME EN FRANCE?
La meilleure position d’un pilote français lors de la dernière Erzberg Rodeo a été la 38e place. Celle de Stéphane Parchet. Stoppé au CP 20 sur 27 qu’en comptait la course, terminée par seulement huit pilotes cette année. Pas mal quand on connaît toute la difficulté de cette épreuve hors norme, véritable Graal pour tout pilote de hard enduro. On pourrait même dire que cette 38e place est un exploit pour un simple amateur éclairé comme Stéphane (également finisher de l’XL Lagarès en avril dernier). Oui, se qualifier parmi les 1500 partants du prologue et finir 38e sur les 500 extrémistes retenus est loin d’être anodin. Faut de la moelle et une sacrée technique de franchissement. Sans oublier un moral en béton. Mais voilà : pourquoi n’y a-t-il pas de pilote tricolore capable d’aller au bout de l’Erzberg Rodeo ? De se battre pour le top 10 en Mondial ? Et pourquoi la discipline n’a pas vraiment décollé en France à part une paire d’épreuves médiatisées ? Il suffit de poser quelques questions aux divers intéressés pour comprendre que le phénomène est complexe et ne se résume pas aux seuls manques de moyens ou de bonnes volontés alors que l’enduro dit traditionnel se porte bien, voire très bien dans notre douce France. Les ventes de motos sont bonnes et les épreuves ne manquent pas, des enduros de ligues aux ISDE qui se déroulent en Auvergne en septembre, de l’Enduro Kid au championnat de France et aux classiques qui tous font le plein des semaines à l’avance. Qu’est-ce qui coince en extrême ?
Plaisir de souffrir
, explique Yannick Marpinard, à la fois responsable commercial chez Beta et excellent pilote de hard enduro. Il est vrai que l’extrême challenge né en 2018 réunissait jusqu’à cinq épreuves avant le confinement, dont la fameuse Ales’Trêm qui clôturait la saison avec panache. Paul Bury en a été le Il faut dire que l’extrême challenge n’a rien d’officiel, ce n’est pas un championnat FFM, simplement une entente entre divers organisateurs d’épreuves. Des épreuves originales, indépendantes, avec chacune leur propre fonctionnement. Comme le dit Yannick Marpinard: Avec quelques tensions sur le podium final de certaines d’entre elles dues aux soupçons de triche par manque de contrôle. Allez surveiller ce qu’il se passe vraiment au fin fond d’un bois auvergnat ou d’une vallée limousine quand on manque de commissaires! L’Ales’Trêm propose d’ailleurs désormais des balises GPS embarquées qui permettent de suivre les pilotes dans leur progression pendant la course. Un système ingénieux tant pour la sécurité des pilotes que pour la véracité des résultats. Comme quoi la technologie peut permettre d’avancer dans ce genre de débat. Mais évidemment, cela a un coût et ni toutes les épreuves, ni tous les pilotes n’ont forcément envie d’investir ou payer alors qu’ils ne jouent pas vraiment de place sur un championnat officiel. Une bonne majorité d’entre eux viennent d’abord passer un bon moment entre potes comme l’explique Pierre Malavaud, co-organisateur de l’Extrême Peyratoise: Qui aiment surtout rouler dans des endroits géniaux sans forcément penser au résultat. Juste à se faire plaisir. En se faisant souffrir et leur machine avec…
