Paul Fusco par Stéphane Lavoué
e n’ai pas découvert Paul Fusco assez tôt pour qu’il puisse participer à ma vocation. Côté Magnum mes influences ont été plutôt Cartier-Bresson évidemment quand j’étais tout jeune, puis Raymond Depardon. C’est seulement dans les années 2000 que j’ai découvert lors d’une exposition. J’ai vraiment été saisi par le côté théâtral de la série, avec son unité de lieu, de cadrage, qui en très peu d’images raconte. Ce qui m’a plu quand j’ai commencé à me renseigner un peu sur la série, c’est aussi son côté totalement improvisé, non intentionnel. À l’origine, Paul Fusco avait embarqué dans le train pour faire des photos du cercueil et des gens autour, mais il n’a pas eu l’autorisation une fois sur place, donc il s’est tourné vers l’extérieur et a réalisé un sujet encore plus fort. Il a su s’adapter à la situation, cela montre qu’en reportage la contrainte peut générer des accidents heureux qui font l’histoire. Il a su retranscrire toute la douleur d’un peuple dont l’espoir a été anéanti par le drame d’un assassinat politique. Il montre un pays uni dans toute sa diversité, des noirs, des blancs de tous âges et origines sociales. Il raconte aussi la période, à quel point les gens sont différents des Américains d’aujourd’hui, c’est étonnant de voir qu’il n’y avait pas d’obèses.
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