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VIVIAN MAIER Des (re)cadrages qui interrogent

Est-ce la première fois que des tirages modernes et des tirages anciens de photographies de Vivian Maier sont exposés côte à côte ?

Oui, c’est en effet la première fois. Les archives de Vivian Maier se sont graduellement révélées dans toute leur complexité. Pour les premières expositions, à partir de 2011-2012, il y avait encore des questions légales à régler, et il avait fallu se montrer assez prudent. Nous n’avions eu accès qu’à une frange très superficielle de son travail. Tout a commencé à se catalyser en 2015-2016 quand la question des droits a été réglée et qu’on a pu plonger en profondeur dans les archives. Et là on a vu autre chose. Pour cette exposition au musée du Luxembourg, c’est la première fois qu’on accède à ce matériel dans sa totalité, dans sa complexité, dans sa richesse aussi, ce qui nous offre une nouvelle vision de l’œuvre. Jusque-là, on la considérait comme une street photographer, point final. On était tellement fasciné par la force du phénomène et l’ampleur qu’il était en train de prendre qu’on ne s’était pas posé toutes les questions.

À travers les choix effectués pour cette exposition, qu’avez-vous cherché à montrer ?

D’abord, j’ai compris qu’il fallait que je m’installe au cœur de ces archives et que je prenne le temps de bien regarder. J’ai regardé pendant des heures, pendant des jours, jusqu’à ce que quelque chose vienne. Au premier abord, on a vraiment l’impression d’un fatras, de quelque chose de très éclectique. Et petit à petit s’est révélée une architecture très précise, récurrente et homogène sur des thématiques qui reviennent sans cesse comme des ritournelles. Pendant 45 ans, ce sont toujours les mêmes. Les spécificités de son langage, de ses compositions sont précisées d’emblée. Dès la fin des années 40, c’est très clair, en particulier sur les portraits. Quand vous regardez un portrait de 1949 et un portrait de 1975, ils ont exactement les mêmes spécificités. Et puis, à force de voyager dans la totalité des archives, on découvre que Vivian Maier se situe vraiment à la croisée du cinéma et de la photographie. Même quand elle ne filme pas encore, comme elle le fera dans les années 60 et 70, la temporalité du cinéma est déjà là. Chez

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