Né en 1984, Rémi Masson est doctorant en histoire moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et rattaché à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM). Il a soutenu en janvier 2015 une thèse sur la maison militaire du roi au XVIIe siècle, sous la direction du professeur Hervé Drévillon. Ses recherches ont donné lieu à un ouvrage paru chez Vendémiaire en 2013, Les Mousquetaires ou la violence d’État (voir notre critique dans G&H no 16, p. 100).
G&H: Quand on prononce le mot de « mousquetaire », les images qui viennent à l’esprit sont celles d’une troupe d’élite noble et experte dans le duel à l’épée! Pourtant, pour avoir étudié la mutation militaire de la Renaissance et des temps modernes, un mousquetaire, ça n’est pas ça, à l’origine…
R. Masson: Vous avez raison! Un mousquetaire, à l’origine, c’est bien un soldat qui porte un mousquet, l’arme à feu individuelle qui a succédé à l’arquebuse et qui sera supplantée par le fusil. Il est donc bien un fantassin tout ce qu’il y a de plus banal et humble. Dans les tercios espagnols, les « mousquetaires » sont les soldats qui occupent les angles des grands carrés de piquiers. Il en est à peu près de même dans les formations de l’infanterie hollandaise ou suédoise, même si elles sont organisées de façon légèrement différente. Rien de bien prestigieux ni de « glamour » là-dedans…
C’est donc en France que le mot va prendre